激情戲劇之四/我家這本難念的經
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九張方型桌,一張挨著一張,各自舖著白色桌巾,正是它們,揭開了這場表演的序幕。
九張桌子,一張接著一張,被劇中人物,母親和父親,或母親和兒子,父親和兒子,隨著情節步調,善巧地,一一搬離舞台。每一次桌子的退場,戲裡的演員都會脫離自身角色身份,傳達給觀眾稚氣的歡笑,溫柔的輕吻。一旁如全知者身份的手風琴手喜感的音樂,也跟著演奏起來。
於是我也變成一個兒童了,開心的玩著數數兒遊戲,一次一次歡送桌子們無言地跟觀眾告別離去。而就這樣,半個世紀和桌子們相伴相隨,真像是一場魔術表演…。最後,孩子青春不再,父母也垂垂老矣,這個家庭所發生的大小事件,所牽引出的虛實難分苦樂交參的吵雜爭鬧聲,最後就變形了,變成默然無聲的風景。
這一場描述勞工生活的劇作,也舖陳出法國50年的歷史,對我仿彿是參加了一場法國文化的研習會一般,因為我並不在這裡出生,只在這個國度生活過一段時期。而儘管許多的不滿與抱怨,爭執與失落感,強烈地籠罩著劇中人物,令我驚訝的卻是,戲劇散場之後,那不可言喻巨大的寧靜…
是藝術的魔力嗎?抑或詩的魔力,我不是太清楚,也許,只是生命自身的魔力吧。
Neuf tables carrées et leurs nappes blanches, qui s’étaient présentées au début du spectacle, l’une après l’autre, ont été récupérées par mère et père, ou mère et fils, chaque fois avec une gaieté enfantine, un baiser tendre, et une musique comique par un accordéoniste qui jouait comme un devin.
Je me suis réjouie de faire les comptes comme un enfant en voyant les démissions de ces tables sans paroles. Ainsi en compagnie d’elles, un demi-siècle se passait ressemblant à un numéro de prestidigitation. L’enfant vieilli, les parents déclinants, tous les bruits derrière cette famille, le vrai et le faux, le bien et le mal vis-à-vis de tant d’évènements, se métamorphosaient à mes yeux en un paysage muet.
Cette pièce, cette vie d’ouvriers et 50 ans de l’histoire de la France, est pour moi comme un stage de culture française, car je ne suis pas née en France, et n’ai vécu qu’une certaine période de l’époque. Ce qui m’étonne c’est que, malgré la présence très forte de plaintes, de querelles, de déceptions, exprimés par les personnages de cette pièce, un grand silence savoureux m’est profondément venu par la suite.
Est-ce une magie de l’art ? de la poésie ? Je ne sais trop quoi, peut-être, tout simplement, de la vie.
註:本劇改編自DANIEL SOULIER的小說 [PARIS-AUSTERLITZ A 1KM 800]
Genre :Théâtre
Mise en scène : Daniel SOULIER
Avec : Isabelle de Botton, Louis Alexandre Fabre, Daniel Soulier
Accordéon : Frédéric Daverio
Décor : Camilla Barnes
Musique : Frédéric Daverio
Costumes : Camilla Barnes
Collaboration artistique : Gérald Chatelain
Régie : Pierre Vitez
Durée : 1 heure et 30 minutes
謝幕:九張桌子,最後就剩下一張了。
此劇描寫法國中部一個共產黨忠貞信仰者的家庭故事,乍看像是被悲劇氛圍團團罩住,一本難念的家庭經。而編導者卻以後設表現的手法,讓劇中人物跳出自己看自己,展現了令人會心微笑的喜劇感。那些看似無生命的桌子“們”,生機活潑地,每一次的在場與退場,時間就跟著悄悄的流轉,歷史也隨之翻了頁。於是,桌子們,彷彿就變成了說故事的高手一般,甚至可以說是劇裡頭的要角哪!這樣的巧心安排,使得整場戲都高潮不斷,這,真是導演的高招啊!加上手風琴的演奏,傳達了非常法國民謠風的懷古樂音,配合劇情的感歎調,加強了整體表演的統一性之外,也增添了表演的趣味和好看性。
編導與演員都是強棒,這是一場水準很高的演出。劇中女演員Isabelle de Botton的演技,真是棒得令人難忘....
此劇描寫法國中部一個共產黨忠貞信仰者的家庭故事,乍看像是被悲劇氛圍團團罩住,一本難念的家庭經。而編導者卻以後設表現的手法,讓劇中人物跳出自己看自己,展現了令人會心微笑的喜劇感。那些看似無生命的桌子“們”,生機活潑地,每一次的在場與退場,時間就跟著悄悄的流轉,歷史也隨之翻了頁。於是,桌子們,彷彿就變成了說故事的高手一般,甚至可以說是劇裡頭的要角哪!這樣的巧心安排,使得整場戲都高潮不斷,這,真是導演的高招啊!加上手風琴的演奏,傳達了非常法國民謠風的懷古樂音,配合劇情的感歎調,加強了整體表演的統一性之外,也增添了表演的趣味和好看性。
編導與演員都是強棒,這是一場水準很高的演出。劇中女演員Isabelle de Botton的演技,真是棒得令人難忘....
七彩鳥劇場(THEATRE LE COLIBRI )的咖啡棚。
乃該劇的演出劇場。中間黑白照(一對夫妻)是
“我家這本難念的經” 的海報。

1 comments:
Dossier de Presse
Derrière chez moi est la version théatrale d'un roman autobiographique (le bruit des autres).
Le spectacle s'articule autour de deux formes :
-Des scènes de pure comédie montrent un couple usé jusqu'à la corde englué dans son quotidien étroit, emmitouflé dans ses craintes et regardant l'avenir avec le plus grand pessimisme. Ces scènes seront joués par Isabelle de Botton et Louis Alexandre Fabre.
-Une partie romanesque, qui évoque trois décennies d'histoire familale et “d'Histoire de France”, sera jouée par l'auteur lui-même, en narrateur de sa propre enfance.
Il s'immiscera au milieu de ses parents, perdus dans leur solitude de vieux couple, dans leur décor de maison ouvrière.
Les trois personnages partagent le même espace scénique mais ne sont pas dans la même fiction, dans la même histoire.
Il s'agit de superposer deux formes narratives. L'une, rêvée et dialoguée (les parents), et l'autre réelle et présente (l'auteur racontant sa propre histoire et l'histoire des siens, tout en regardant vivre ses personnages et les mettant en scène.
Ceci vise, par l'art théâtral et la littérature, à tenter d'approcher au plus prés la vérité et le mensonge, le rêve et la réalité.
Une longue table de banquet, nappe blanche maculée, bouteilles vides, cendriers pleins, verres renversés, chaises en bataille. Au centre de la table, les jeunes mariés, lui endimanché, elle en robe blanche et voile, assis, tête sur l'épaule, tristes et à moitié endormis. Les convives sont partis. Reste l'accordéoniste, assis sur le côté, qui joue pour lui-même. Le jeune marié se fait tendre. Il renverse la mariée sur la table, la couvre. L'accordéon évoque la marche allemande “Aïli Aïlo, Aïla ...' (juin 40, la France est occupée). Le couple se réfugie sous la table du banquet et, à l'abri des regards, les jeunes mariés vivent leur noce. Pendant ce temps, l'accordéon, tel un éphéméride, évoque les airs d'époque : “maréchal, nous voilà” puis la Marsellaise, enfin l'Internationale. Le couple, hébété, sort de dessous la nappe, à moitié dévêtu. Elle est fortement enceinte. (5 ans d'histoire sont passés, la France est libérée, la vie va pouvoir commencer. Le couple va commencer à faire le ménage, relever les chaises, débarrasser la table... etc... La femme a des douleurs, elle se couche sur la table, hurle, son ventre explose, le narrateur entre, monte sur la table, dans le rond d'un projecteur de poursuite, vétu élégamment d'un costume noir.
Au cours du spectacle, le narrateur va organiser la scène, s'immiscer dans la vie des parents, les montrer, les mettre en scène. Les parents vont, au cours de l'histoire, changer de costume, vieillir, elle va passer de la robe du mariage à la blouse à fleurs, puis à la petite robe noire. Lui du costume des dimanches au bleu de chauffe béret. L'espace va devenir de plus en plus propre et ordonné, la table de banquet va se démonter et se réduire à des petits éléments empilés avec les chaises à l'envers posées dessus. Jusqu'à se retrouver face à face à une petite table carrée, nappe en plastique et bol de soupe, vieux et fatigués.
Tout cela doit raconter par l'image, les costumes, la musique et le texte l'histoire exemplaire d'une vie d'ouvriers et trois décennies d'Histoire de France.
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